Des semaines que nous n'avons pas écrit. L'une comme l'autre. Parce qu'il nous est arrivé un truc incroyable, à l'une et à l'autre. Nous sommes toutes les deux tombées enceintes. A quatre jours d'intervalle!
Vous imaginez forcément (et vous imaginez bien) les cris de joie, les sauts en l'air, les "putain mais c'est pas vrai", les "merci l'Univers de nous donner l'opportunité de vivre ça".
Pendant presque trois mois, l'une a partagé le quotidien de l'autre. Et inversement. On s'est tout raconté:
- Hey quand t'as la dalle toi, t'as envie de gerber?
- Oh ouais grave!
- Hey, tes seins, ils ont changé de forme, toi ?
- Non pas trop mais par contre, ils ont doublé de volume.
- Hey, tu psychotes pas toi quand tu fais l'amour avec ton mec?
- L'a... quoi? Ah je sais pas, on baise plus.
Pendant presque trois mois, on a imaginé nos ventres s'arrondir, on a suivi, chaque semaine, l'évolution de nos embryons sur internet, on a rêvé fort du moment où on allait rencontrer nos bébés.
Pendant presque trois mois, on a annoncé autour de nous ces deux bonnes nouvelles. De dire "je suis enceinte" était une phrase merveilleuse. À chaque fois que l'une la prononçait, elle avait aussi le bonheur de dire que l'autre était dans le même état. Nos amis communs n'en revenaient pas, nous disaient combien cette chance de vivre ça ensemble était unique et exceptionnelle! Et nous le mesurions chaque jour, nous aussi. L'une comme l'autre.
Et puis un matin, l'une a appris à l'autre que le cœur de son bébé s'était arrêté. Que c'était fini. Qu'il n'y avait plus de grossesse...
L'une comme l'autre, elles ont pleuré. Beaucoup. L'une d'avoir touché du doigt ce bonheur intense et de le voir lui échapper. L'autre de savoir son amie dans une telle douleur, une telle tristesse.
L'une va se relever. Parce que c'est ce qu'elle fait toujours. Parce qu'elle est forte. Parce qu'elle a cette capacité à toujours voir la lumière, même quand la flamme est infiniment petite.
L'autre va poursuivre sa grossesse. Sans l'une... Avec la même joie d'être enceinte et la volonté farouche de croire en demain. Mais elle va quand même maudire un petit peu l'Univers. Parce que l'une et l'autre méritaient amplement de devenir mamans en même temps.
L'une et l'autre seront toujours amies bien évidemment et continueront de veiller l'une sur l'autre. Comme elles le font depuis des années. Mais l'une comme l'autre, elles vont prendre du recul par rapport au blog. Parce que le "globe", l'une sans l'autre n'aura plus jamais la même saveur. Merci de nous avoir lues, soutenues, fait sourire, fait grandir.
L'une, Galette, n'avait pas la force d'écrire aujourd'hui alors c'est l'autre, Didine, qui a pris la plume.